Bitcoin et cryptomonnaies [mooc week #07 à #11]

Maxime Pawlak
8 min readJun 5, 2018

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On continue ce mooc. J’ai préféré regrouper les dernières en un seul billet plus court car je n’ai pas trouvé le contenu aussi passionnant que les premières semaines. Le mooc a repris les bases et nous a permis de bien comprendre toute la logique derrière le Bitcoin.

La seconde partie traite plus d’aspects haut niveau du Bitcoin : régulation, altcoins, opportunités futures … Il était important pour moi de le retranscrire par écrit, mais pas avec autant de détails que les précédents billets de blog.

  • Semaine 07 : Communauté, Politique et Régulation
  • Semaine 08 : Alternative Mining Puzzles
  • Semaine 09 : Le Bitcoin comme une plateforme
  • Semaine 10 : Les Altcoins et l’écosystème des Cryptomonnaies
  • Semaine 11 : Le Futur duBitcoin ?

Semaine #07 — Communauté, Politique et Régulation

Le point important de cette semaine est de comprendre l’origine du bitcoin. En 2008, les banques foutent le camp et la crise économique que nous connaissons éclate. Le bitcoin apparaît à ce moment dans un mouvement qui s’appelle le Cypherpunk.

En 2008, le livre blanc : “Bitcoin : un système de cash électronique pair-à-pair” est publié.

Ce document est écrit par le mystérieux Satoshi Nakamoto. Personne réelle ou pseudonyme ? L’identité réelle de son auteur est encore inconnue à l’heure actuelle.

Ce document décrit précisément le fonctionnement du bitcoin. Bien plus qu’un simple protocole de paiement, il souligne la philosophie derrière cette invention :

  • se passer des tiers de confiance qui est la faiblesse de l’économie réelle (rappelez-vous, on est en 2008)
  • tout en assurant le bon déroulé des transactions en évitant les doubles dépenses

Le document vaut le détour et il ne fait que 9 pages.

Semaine #08 — Alternative Mining Puzzles

Nous avons étudié le fonctionnement du bitcoin en long et en large. Nous avons identifié ses défauts. Face à cela, des chercheurs ont tenté d’apporter des solutions : résistants aux machines ASICs, aux pools et plus écologiques.

ASIC Resistant puzzles

Aujourd’hui, le minage de Bitcoin est concentré dans des fermes avec du matériel ASIC. Pour permettre à tout le monde de miner et éviter cette concentration, certains chercheurs proposent des challenges différents à résoudre. Faire tourner un ASIC coûteux ne procurerait que peu d’avantage.

Proof-of-useful work

Certains projets altcoins ont remplacé le travail “bête” du challenge par quelque chose d’utile : trouver le séquençage d’une protéine, trouver des nombres premiers élevés (très utiles en cryptographies), utiliser la mémoire du réseau comme un dropbox géant …

D’autres se sont concentrés pour éviter le rassemblement de mineurs en pools. Pour cela, le challenge nécessite d’inclure des signatures supplémentaires et donc de se partager des clés privées (si on veut rester en pool, c’est pas l’idéal).

Enfin, d’autres types de challenges ont émergé :

  • Proof of Stake : le créateur du prochain bloc est choisi en fonction de sa richesse. Le problème est d’établir le consensus sans favoriser le plus riche. Exemple d’altcoins : NXT, peercoin.
  • Proof of Burn : pour créer un bloc, il faut détruire de la monnaie (en l’envoyant à une adresse qui n’existe pas. Exemples d’altcoins : XPC, Slimcoin
  • Proof of Deposit : l’argent gagné est bloqué un certain temps et ne peut pas être dépensé
  • Proof of Activity : un mixte entre Proof of Work et Proof of State, où un nouveau bloc doit être signé par plusieurs noeuds actifs.

Semaine #09 —Le Bitcoin comme une plateforme

Jusque là, nous avons vu que le bitcoin s’appuyait sur la blockchain qui ne peut que grandir : on peut ajouter mais pas éditer ou supprimer un bloc. Avec cette propriété, il est possible de faire beaucoup de choses qui nécessitent aujourd’hui l’intervention (et la facturation) d’un tiers de confiance.

En envoyant dans une transaction, le hash d’un document, nous prouvons à ce moment précis que nous détenons ce document. Tout simplement.

Une autre propriété du bitcoin : l’aléatoire. Trouver le fameux “nonce” est l’objectif de tous les mineurs. Et si on se basait sur la blockchain comme source d’aléatoire. Car il y a toujours des doutes sur tous ces systèmes de lotterie “aléatoire”. En voici deux exemples.

Tous les ans, la NBA Draft Lottery a lieu pour permettre d’acheter les joueurs les plus prometteurs.

Depuis 1985 les moyens n’ont cessé de changer, en demandant toujours plus d’effort pour démontrer que c’était bien aléatoire (rien n’y fait, il y en a toujours qui crie au complot).

Plus vieux, en 1969, la sélection des jeunes américains pour faire la guerre du Vietnam s’est appuyée sur une roulette. Or, il a été démontré après coup que la roulette était toujours tournée le même nombre de fois, ce qui n’a pas favorisé une certaine partie de la population.

Qui plus est, à chaque fois, on doit croire l’entité qui organise le tirage au sort — le fameux tiers de confiance.

En utilisant la blockchain : aucune chance de connaître en avance le hash ou le nonce du prochain bloc. Et l’avantage sur la blockchain, c’est qu’il y a consensus aujourd’hui !

Le seul défaut de la blockchain, c‘est le timing. La blockchain n’est pas synchronisée, des forks apparaissent … Et oui, le consensus n’est pas immédiat. Mais je suis sûr que des services vont se baser dessus dans le futur!

Semaine #10 — Les Altcoins et l’écosystème des Cryptomonnaies

Depuis 2011, des dizaines (voire des milliers) d’alternatives au Bitcoin ont émergé. Certaines avec plus ou moins de différences avec le Bitcoin. Le premier à s’être lancé est NameCoin qui a pour but d’être un DNS décentralisé.

Voici quelques capitalisations des top altcoins (mai 2018) :

  • Bitcoin — 129 milliards $
  • Ethereum — 58 milliards $
  • Ripple — 24 milliards $
  • Bitcoin Cash — 17 milliards $
  • EOS — 11 milliards $
  • Litecoin — 6 milliards $

Ces chiffres donnent le vertige !

coinmarketcap.com

En général, chaque altcoin essaie de corriger un défaut du bitcoin (comme Peercoin avec le Proof-of-Stake pour ne plus gaspiller de l’énergie à miner) ou s’applique à un service très particulier (comme NameCoin).

Vous pensez que c’est simple de lancer une cryptomonnaie qui s’inspire du bitcoin ? En fait c’est plus compliqué. En 2012, CoiledCoin s’est lancée et a dû fermer peu de temps après car attaquée par un pool de mineurs qui jugeait cet altcoin toxique à l’écosystème. Ils ont tout simplement attributé leur puissance de calcul pour réécrire la blockchain et effectuer des doubles dépenses. Sans confiance, les utilisateurs de cet altcoin ont déserté.

https://namecoin.org/

Il y a des arguments contre l’émergence des altcoins. Le principal est assez simple : si la puissance de calcul est divisée entre plusieurs monnaies, la sécurité de chacune de ces monnaies est diminuée. Il y a une dilution. Or la force du Bitcoin c’est d’avoir un réseau très puissant de mineurs.

A l’opposé, les partisans des altcoins mettent en avant le bien de cette concurrence. C’est en essayant de nouveaux modèles que nous allons réussir à aboutir à un système fiable.

Semaine #11 —Le futur du Bitcoin ?

Dernière semaine de cours. Si vous avez été attentifs, vous avez vu que le Bitcoin remplit son contrat : fournir un moyen de paiement décentralisé. Quand on a compris, on a tout simplement envie de décentraliser absoluement tout le reste !!!

Dans les faits, c’est beaucoup plus compliqué. L’exemple qui est souvent repris un peu partout et l’achat d’une voiture. En gros, la clé publique est en dur dans la voiture, et vous seul possédez la clé privé pour la dévérouiller. Pour transférer la propriété de cette voiture, vous créez une transaction au nouveau propriétaire : on n’échange plus de bitcoin, mais un autre type de marchandises. Je n’ai jamais bien compris comment cet exemple pouvait s’appliquer dans la vie réelle (à moins que l’Etat le mette en place).

D’autres solutions s’appuient directement sur le bitcoin (envoyer le hash d’un document pour prouver son authenticité par exemple). Même si le déploiement est facile, les cas sont limités de par le Bitcoin.

Une Altcoin a fait beaucoup parlé d’elle depuis — Ethereum — et qui n’est que trop peu abordée dans ce mooc. Un des avantages est de fournir un langage de script dit “Turing complet” (contrairement au Bitcoin Script), ce qui permet d’envisager des programmes beaucoup plus poussés.

Ce mooc se conclut sur plusieurs points. Le premier est d’observer que la cryptographie vient à notre renfort pour lutter contre le manque de confiance entre les membres du réseau.

Un autre point est que la Blockchain semble être une alternative incroyable et plus fiable aux institutions humaines. Dans l’idée peut-être, dans les faits, c’est autre chose. Un des points centraux dans nos institutions est le fait qu’il y a une autorité (normalement bienveillante et juste). Cette autorité permet entre autres d’intervenir lorsqu’il y a conflit entre plusieurs parties.

Avec la technologies, c’est plus compliqué de mettre en place un système juridique automatique… Comment punir ceux qui ne respectent pas les règles ? Car toutes les règles ne peuvent pas forcément résider dans le protocole d’une crypto-monnaie.

En reprenant l’exemple de l’achat de la voiture, on voit facilement que si on perd sa clé privée, nous n’avons plus accès à la voiture. C’est dommage, non ? Du coup, ne faudrait-il pas une entité pour réguler cela ?

Enfin, il est facile de créer un système de crowdfunding à la kickstarter basé sur le Bitcoin. Certes, on se passe d’intermédiaires, mais si le porteur de projet veut partir avec l’argent, il peut toujours le faire. Et là, plus d’intermédiaire pour se consoler.

Beaucoup de questions, beaucoup de points technologiques. Il reste à trouver les cas d’usages précis. Et je suis convaincu que lorsque ces cas là seront trouvés, ca fera BOOOOM !

C’est pour cela, que je me suis orienté vers un mooc plus technique : Blockchain for Business. Ce Mooc est lancé par la Linux Foundation qui héberge le projet Hyperledger. Hyperledger est un ensemble de technologies autour de la blockchain et des “Distributed Ledger Technologies” (DLT). C’est un projet soutenu notamment par IBM et Intel. Comptez sur moi pour vous donner des nouvelles.

Conclusion

Ce n’est jamais facile de conclure un mooc. Je suis très content de tout ce que j’ai pu apprendre et mettre au clair via ce mooc. Les premières semaines sont passionnantes car on comprend plein de choses, plein d’embriquement de technologies qui font la force du Bitcoin.

La seconde partie du mooc parle plus haut niveau. C’est un peu decevant car il aurait pû être mis à jour (le mooc a été fait en 2014). Beaucoup de choses se sont produites depuis et l’écosystème des cryptomonnaies a énormément évolué.

En espérant que vous ayez appris des choses !

Maxime

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